Sélectionner une page

BIOGRAPHIE

Dan Yack

Dan Yack

 

Suisse? Italie? Pologne? Angleterre? France? Allemagne ? Bulgarie ? Suède? Belgique? etc. etc. etc. Nul ne sait d’où vient Dan Yack. Il baragouine quelques mots de russe avec un accent américain, puis se met à vous invectiver sans transition en grec ou en espagnol. Je ne suis pas franchement sûr qu’il sache lui-même toujours exactement en quoi il parle. Il parle en danyack.

Pour être franc, je ne suis pas persuadé qu’il soit Européen ; j’ai vu des photos de lui un peu partout en Amérique du sud et du nord; j’ai vu les mêmes photos dans des salons au Japon, accoudé avec la sympathie qu’on lui connaît contre l’épaule de son hôte. On m’a parlé de lui à de nombreuses reprises dans toute l’Asie et même en Afrique, où apparemment il aurait vécu des années.

Dan Yack, il vient d’où il veut, il vient du Danyack.

Un jour que j’étais plus curieux qu’à l’accoutumée, je le lui ai demandé : « tu viens d’où, Dan Yack? » Il a fait un signe de tête, montrant vaguement l’horizon, comme pour dire « là-bas ». « Mais euh tes papiers ils disent quoi? » Il a sorti une espèce de vieux truc déglingué, un machin tout flingué, un fantôme qui lui sert de portefeuille, il m’a montré ce qu’il y avait à l’intérieur: quelques billets d’un temps ancien, disparu depuis des lustres, un peu de monnaie, quelques dollars déchirés, des roubles, un vieux clou rouillé en guise de médaillon, la photo délavée d’une femme sublime, une femme qui donne aussitôt envie d’aimer, de parcourir le monde, de tout quitter, de devenir fou, une femme qui vous rend instantanément aussi dur que la pierre, une femme bon sang il faut que je me calme… mais pas de papiers, pas de carte d’identité. Dan Yack, il n’existe pas, il est partout.

Danyackland.

Discographie

En 2019, Dan Yack sort deux premiers albums simultanément, le EP démontée (7 titres) et le LP tueuse (10 titres). Respectivement enregistrés à Alzac Studio par Marc Champod, et le second entièrement réalisé de façon « home-made » par Dan Yack (puis remixé et masterisé toujours à Alzac).

Démontée raconte l’histoire de la rencontre entre Dan Yack et Lise, petite pute de salon, genre de petite salope attachante comme il y en a tant. Lise est chaude, chaude tu peux pas imaginer, sexy comme une diablesse, voluptueuse, méchante comme tout, manipulatrice ; tout ce que Yack aime. On comprend toute l’affection de Yack pour cette gentille catin dans des phrases comme « hé Lise suce-moi un peu / hé Lise moi j’veux t’avales » ou « she cries on a bench in a parc on her own« . Que ce soit en anglais ou en français, la poésie de Yack est infinie ; tout comme son amour. Gentiment pourtant, Lise et Yack s’éloignent. Lise de toute façon ne faisait que passer (Lise traverse ma ville) ; et Yack a d’autres choses en tête : la musique (« Christophe! Christophe! ») et les braquages avec son vieux pote, Marc. Evidemment comme tout bon film de gangster – car la musique de Yack, c’est du cinéma, Yack clamse à la fin. Il se fait buter comme un malpropre lors du braquage en question, et il crève dans l’été comme le vulgaire petit enfant de salaud qu’il a toujours été.

Tueuse parle d’une tueuse à gage particulièrement coriace, cruelle et sanguinaire. Elle n’a peur de rien, elle est vicieuse, sadique, effroyablement sexy. Ses armes de prédilection sont ses deux Glock 17 et ses longs couteaux. Elle se déplace en moto comme toute tueuse qui se respecte, une sublime Indian, Chief Dark Horse noire. Quoi d’autre ? Ah oui elle fume, elle boit, elle baise, et porte des pulls à capuche, des jeans usés et troués, et des Dr Martens. A l’écoute de l’album, on comprend qu’elle exécute bien sûr un certain nombre de salopards, mais qu’elle en torture quelques-uns également, pour son plus grand plaisir (et le nôtre, bien entendu). Loin d’être en reste niveau hémoglobine, elle se mange quelques balles et son sang coule passablement tandis que défile les plages de l’album ; mais contrairement à Dan Yack lui-même dans Démontée, personne ne parvient à lui faire manger la poussière. Personne ne fait la peau à la « belle assassine ». Le mal triomphe. Ou est-ce la justice ?

Influences

J’ai demandé un jour à Dan Yack s’il pouvait m’indiquer quelques-unes de ses principales influences. « What for? » m’a-t-il lancé. « Bah je pense te faire un site pour tes albums, histoire de laisser une trace… » Il a pris une enveloppe qui trainait sur ma table parmi mon courrier, une moitié de crayon et il a griffonné un truc en deux minutes, aux 3/4 illisible, mais dont j’ai cru pouvoir déchiffrer ceci (je traduis ici approximativement les passages qui n’étaient pas en français): « les punks à chien, iggy fuckin’ pop, ta mère, mon cul, les putes, passablement de films, tout youporn, maman, papa, les travelos partout dans le monde, mille groupes indépendants qui tabassent leur mère mais qu’aucune radio n’a les couilles de programmer, Soften, Ventura, lynch, herzog, godard, boubou, #Me2, eastwood, schwarzi, stallone, et cent millions d’autres acteurs cultissimes, marc décosterd ».